La neutralité de genre en question…
22% des français entre 18 et 30 ans ne se sentent ni homme ni femme. Ils se disent neutres, genderfluid, a-genres, ou non-binaires. Alors tendance éphémère ou mutation profonde de notre société ?
Un phénomène de plus en plus visible, plus d’un jeune adulte sur cinq ne se sent ni garçon ni fille.
Vingt-deux pour cent des 18-30 ans ne se sentent ni homme ni femme. Les résultats d’une enquête de l’Institut français d’opinion publique (IFOP), parue fin novembre, sert d’accroche au Documentaire Ni fille ni garçon : enquête sur un nouveau genre, diffusé dans le cadre du magazine « Zone interdite ». Celui-ci donne la parole aux concernés et à leurs proches, étonnés, dubitatifs, voire réfractaires à une terminologie qui leur semble floue de prime abord – que signifie « ne se sentir » ni homme ni femme ? A partir d’histoires vécues, ce film évite la caricature pour mettre en lumière, sans juger, un phénomène de plus en plus visible.
Nouvelles « tendances »
« Ces jeunes rejettent les injonctions culturelles de genre, qui veulent assigner à quelqu’un un rôle d’homme ou de femme », explique François Kraus, responsable du pôle genre-sexualités à l’IFOP. Fabian, montpelliérain de 19 ans, a lui parfaitement trouvé sa place. Ses tutos de maquillage lui ont permis de se hisser dans le top 10 des influenceurs hexagonaux. Il est aujourd’hui sollicité pour des partenariats par des marques à l’affût de toutes les nouvelles « tendances ».
Dans la loi, seule la Suède oblige, depuis 1998, l’école à ne pas genrer les élèves. Ce qui amène un enseignant de primaire à enseigner à ses élèves qu’il est impossible de distinguer un squelette de petit garçon d’un autre de petite fille.
A Paris, Alpheratz, professeure de linguistique et de sémiotique à la Sorbonne, spécialiste du français inclusif, se revendique de genre neutre dans un corps de femme. Aucun de ses étudiants de première année ne s’en étonne.
Source : Le monde